Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Le Greffeur de Perles

Vous etes ici : Accueil > Perliculture dans le Monde

samedi 21 mars 2009

La perliculture à Zanzibar

Source: Coral Reef Targeted Research Program Newsletter, mai 2008

Bien qu’étant une activité récente à Zanzibar, la perliculture est la preuve que la recherche scientifique peut venir en aide à des projets viables sur les plans écologique et économique.

En 2006, Mme Maria Haws, de l’Université d’Hawaii, et M. Narriman Jiddawi, de l’Institute of Marine Science (IMS), ont ainsi initié des groupes de femmes de la péninsule de Fumba aux techniques perlicoles. Le projet Sustainable Coastal Communities and Ecosystems, financé par l’USAID, a permis à l’Association des sciences de la mer de l’Océan Indien (WIOMSA), à l’IMS et à leurs partenaires de travailler avec des groupes de femmes dans quatre villages des environs de la Baie de Menai afin de promouvoir la culture de la demi-perle (mabé). Ces femmes cultivaient auparavant des algues, travaillaient la terre ou ramassaient des coquillages pour un revenu mensuel moyen de 40 à 50 dollars par mois tout au plus, au rythme de 5 à 7 jours de labeur par semaine.

En janvier 2007, un lot expérimental de 94 Pteria Penguin a été greffé dans le but de produire des demi-perles. Deux à trois nucléi hémisphériques ont été implantés dans chaque huître. Les huîtres greffées ont ensuite été déposées dans des poches, puis suspendues à un radeau à quatre mètres de profondeur, près de Bweleo. L’opération a permis d’obtenir 28 demi-perles de haute qualité au bout d’un an. Plusieurs d’entre elles ont été vendues aux enchères lors d’un dîner de gala tenu au Palace Museum en février dernier. La vente aux enchères, organisée par la WIOMSA et l’IMS, et animée par N. Jiddawi et A. Mmochi, de l’IMS, a été inaugurée par la Ministre de la condition féminine et de la jeunesse, Mme Asha Abdulla, et a permis de recueillir 3600 dollars américains.

Certaines des perles restantes ont été serties sur argent ou sur or et seront proposées sur le marché à quelques uns des 100 000 touristes qui visitent Zanzibar chaque année.

dimanche 15 mars 2009

Ventes aux enchères de perles

Source: Poe Vira Vira, avril 2008 (reproduit avec l’autorisation de Jewellery News Asia, avril 2008)

Les ventes aux enchères internationales de perles organisées en février et en mars 2008 à Hong Kong ont enregistré de bons résultats, bien que la plupart des acheteurs aient adopté une attitude plus prudente au moment où le marasme de l’économie américaine suscite une inquiétude générale.

PASPALEY : Analysant les prix pratiqués, le Président de Hosei Co. Ltd. de Kobe, Yoshihiro Shimuzi, fait observer qu’ils sont restés stables pour la marchandise la plus propre et de qualité supérieure, toujours très demandée, mais qu’ils ont accusé une légère baisse pour les pièces tachetées ou de moindre qualité. Leung SikWah, Président de Cogent Trading Co. Ltd. de Hong Kong et co-organisateur de la vente de Paspaley a remarqué que les acheteurs avaient adopté une attitude attentiste face aux incertitudes de la situation économique. « Nul ne sait ce qui va se passer dans les trois à six mois. En raison de la crise des prêts immobiliers à risque aux États-Unis et de la dégringolade des bourses, les acheteurs se font plus timorés : ils n’achètent que le strict nécessaire et hésitent à faire des stocks ».

Au cours des trois journées de la 38e Vente aux enchères de perles Paspaely, 148 769 pièces (soit 420 kg) de perles blanches ou dorées des mers du Sud ont trouvé preneur, soit 64 pour cent des articles proposés. Le prix moyen par perle a atteint 88,23 dollars américains. Les acheteurs étaient venus nombreux (105), les Européens tenant le haut du pavé grâce à l’euro fort. Lors de la vente qui s’est tenue à Hong Kong les acheteurs ont été plus particulièrement séduits par les perles de grande taille et les baroques. Plusieurs lots constitués d’une seule perle, d’un diamètre de 16 mm pour la plupart, ont atteint de très bons prix. C’est une perle blanche aux reflets roses de 16 mm (6,18 g) qui a enregistré le prix le plus élevé au gramme en changeant de mains pour 4 137 USD. Plus de 20 lots de baroques ont suscité des enchères dynamiques. Le lot numéro 552 composé de neuf baroques de 20 mm s’est vendu 35 284 USD.

ROBERT WAN : Marquée par une forte augmentation des prix, la 39e Vente aux enchères Robert Wan / Perles de Tahiti a rapporté 3,89 millions d’euros (soit 5,94 millions USD) pour un total de 124 633 perles (283,3 kg) vendues à un prix moyen unitaire de 31,04 euros (47,67 USD). Robert Wan s’est dit très satisfait car non seulement le niveau des prix s’estaintenu, mais on a pu constater une amélioration globale du lustre, des couleurs et de la taille des perles proposées. Les perles de 12 à 14 mm mises en vente étaient aussi plus nombreuses.

Selon M. Shimuzu de la société Hosei, cette nette augmentation des prix est due à une amélioration globale de la qualité des perles, à la présence de perles de plus grande taille, ainsi qu’à une meilleure sélection. Wong Yik Nin, Président de Wong’s Diamond and Pearls Co. Ltd. de Hong Kong estime l’augmentation moyenne des prix à 10 pour cent. Les acheteurs étaient venus nombreux, le Japon restant le premier marché mondial suivi des États-Unis et de la Grande Bretagne.

POE RAVA NUI : Au cours de la 8ème Vente aux enchères de perles Poe Rava Nui de Tahiti, 77 pour cent des perles proposées ont trouvé preneur, pour un total d’environ trois millions d’euros, soit 4,6 millions USD. Le poids moyen des perles proposées était d’environ 1,4 g. Des perles de plus grande taille de 13 à 18 mm ont attiré des enchères fortes venant en particulier d’acheteurs européens et américains.

dimanche 8 juillet 2007

Effets des produits relaxants avant insertion du nucleus sur le taux de survie et la qualité des perles de Pinctada fucata

Kanjanachatree K.,Piyathamrongrut K.et Kaewteen P.

Source : Songklanakarin Journal of Science and Technology 28(1): 87–97 (2006).

Les huîtres perlières Akoya Pinctada fucata dans lesquelles on a implanté un nucléus en vue de la production de perles sphériques (Gould, 1850) présentent un faible taux de survie, et les nucléi sont souvent rejetés. L’emploi de produits relaxants avant l’implantation permettrait de réduire le métabolisme des huîtres, améliorant ainsi la greffe. La présente expérience a montré que les concentrations appropriées de propylène phenoxetol, 30 % de sulfate de magnésium et 10 % de MS222, étaient de 2,5, 15 et 2 mL L-1 pendant 6, 11 et 7 minutes respectivement.

Au début de l’anesthésie, les huîtres présentaient un forte consommation d’oxygène, qui diminuait de manière continue à constante, tandis que les huîtres n’ayant pas reçu de traitement relaxant présentaient une consommation d’oxygène plus élevée. Les huîtres élevées en mer avaient, dès la fin de la nucléation, un taux plus élevé de survie au bout de huit mois que celles qui restaient dans des bassins en béton pendant quatre semaines avant d’être élevées en mer, et le rejet des greffons diminuait aussi. La formation de perle dans les huîtres n’ayant pas reçu de traitement relaxant était toutefois bien meilleure que chez celles qui avaient reçu ces traitements : le diamètre moyen de perle obtenue des premières était de 6,62 mm, tandis qu’il était de 6,52, 6,48 et 6,46 mm pour les secondes, traitées respectivement à 30 % de sulfate de magnésium, du propylène phenoxetol et10 % de MS222.

mardi 1 mai 2007

Valeur nutritive de sept espèces de microalgues tropicales pour des larves d’huîtres perlières à lèvres noires Pinctada margaritifera, L.

Martínez-Fernández E.,Acosta-Salmón H. et Southgate P.C.

Source: Aquaculture, 257:491–503 (2006).

Au cours des dernières années, la culture et l’offre de microalgues tropicales servant à nourrir des espèces de bivalves tropicaux ont fait d’immenses progrès. La valeur nutritive de sept petites espèces de microalgues tropicales (moins de 9 microns) (deux diatomées Chaetoceros muelleri et Chaetoceros sp. ; trois flagellées brun-doré Isochrysis sp., Pavlova salina et Pavlova sp., et deux flagellées vertes Micromonas pusilla, ainsi qu’une algue coccoïde non identifiée (CS 126)) a été analysée pour déterminer la teneur en glucides, lipides et protéines et la composition en acides gras.

Chaque espèce de microalgue a été administrée individuellement à des larves d’huîtres à lèvres noires Pinctada margaritifera au stade véligère D puis au stade véligère umbo. Ce sont les larves nourries à Pavlova sp. (CS-50) qui ont enregistré le taux de survie le plus élevé des larves au stade D à l’issue de l’expérience de dix jours. La croissance de coquille la plus forte a été observée pour les larves au stade D nourries avec les flagellées dorées Pavlova sp. (CS-50) et Pav. salina. On peut diviser les microalgues en trois groupes selon la croissance des larves au stade D : 1) les larves nourries avec Pav. salina et Pavlova sp. présentaient une croissance nettement supérieure à celle des larves nourries avec d’autres microalgues ; 2) les larves nourries avec Isochrysis sp., C. muelleri et M. pusilla présentaient une croissance nettement supérieure à celle des larves non alimentées ; et 3) les larves nourries avec Chaetoceros sp. et CS-126 ne croissaient pas à un rythme plus grand que les larves non alimentées. La croissance des larves au stage véligère D était nettement proportionnelle à la teneur en glucides, lipides et protéines des microalgues et aux taux d’acides gras polyinsaturés alimentaires, en particulier DHA (r = 0.829, P = 0.021). Au cours d’une seconde expérience, la survie des larves au stade umbo (y compris les larves témoins non alimentées) ne différait pas sensiblement d’un traitement à l’autre (P<0.05) au bout de huit jours d’élevage. Les larves nourries avec Pavlova sp. et Pav. salina présentaient les plus fortes augmentations incrémentales du taux de croissance, mais celles-ci n’étaient pas sensiblement plus grandes que pour les larves nourries avec l’algue fourrage TISO et C. muelleri (P>0.05). La croissance des larves au stade umbo nourries avec M. pusilla, Chaetoceros sp. et Prasinophyta sp. (CS-126) ne différait pas sensiblement de celle des larves non alimentées (P<0.05). Cette étude est la première analyse complète de la valeur nutritive des espèces de microalgues tropicales destinées à l’alimentation des larves d’huîtres perlières.

Les résultats seront utilisés pour la mise au point de techniques plus efficaces d’élevage larvaires et serviront à identifier les microalgues qui facilitent la croissance des larves de P. margaritifera à différents stades.

dimanche 11 mars 2007

Lignée et qualité des perles produites par Pinctada maxima à lèvres argentées ou dorées

Joseph J.U.Taylor

La valeur d’une perle augmente exponentiellement avec la qualité de la dite perle. La forme est un des principaux facteurs déterminant la qualité, et par conséquent la valeur, les perles rondes ayant bien plus de valeur que les perles de toute autre forme. Résultat : le but ultime de tout perliculteur est d’accroître le pourcentage de perles rondes. Afin de savoir si la lignée a une incidence sur la qualité de la perle, on a étudié deux groupes de Pinctada maxima tout au long de la période d’élevage, du stade larvaire à la récolte des perles (soit une période de quatre ans).

Le groupe A était constitué d’huîtres issues de la ponte d’huîtres perlières à lèvres dorées sélectionnées provenant des îles Aru au sud-est de l’Indonésie. Le groupe B était constitué d’huîtres issues de la reproduction d’individus provenant des îles Raja Ampat, au nord-est de l’Indonésie. Les reproducteurs utilisés pour produire les huîtres du groupe B présentaient tous une nacre à lèvres dorées/jaunes. Les deux groupes ont reçu le même traitement pendant toute la période d’élevage, dans une ferme perlicole commerciale située à Alyui Bay en Papouasie occidentale (Indonésie).

Les résultats enregistrés après la récolte ont révélé des différences significatives en matière de qualité des perles produites, notamment pour ce qui était de leur forme. Les huîtres du groupe A ont produit des perles plus rondes que les individus du groupe B. Cette étude préliminaire démontre que la lignée peut avoir une incidence non négligeable sur la qualité des perles.

Il va sans dire que l’élevage sélectif pourrait permettre d’améliorer la qualité des perles et, ce faisant, d’accroître leur valeur.

samedi 8 juillet 2006

Le monde de la perliculture en chiffres

Source: Pearl World, The International Pearling Journal (avril/mai/juin 2006)

La production perlicole a le vent en poupe, et la demande est en hausse. Les ventes aux enchères organisées à Hong Kong l’année dernière par la société Paspaley Pearls se sont soldées par le meilleur chiffre d’affaires réalisé depuis cinq ans, avec plus de 150 000 perles vendues – y compris toutes sortes de perles baroques, ce qui dénote une nouvelle tendance importante – pour plus de 13 millions de dollars É.-U.

Mais la demande, bien qu’en hausse, ne suit pas le rythme d’une production qui grimpe en flèche. Les perles invendues se chiffraient à 33 000 environ ; une grande partie du stock invendu reste sur les bras des perliculteurs, qui devront l’écouler à la prochaine vente aux enchères, bien que la production de perles augmente, ce qui entraîne la chute des cours.

La qualité est également en progrès. Selon les producteurs, cela s’explique par l’amélioration des conditions de grossissement, en particulier dans les fermes d’Indonésie, des Philippines et d’Australie qui cultivent des perles des mers du Sud.

De fait, des études conduites aux Philippines montrent que la diversité des ressources marines a augmenté de 21 % dans les fermes perlicoles par rapport aux sites non protégés. Il en résulte des perles de meilleure qualité et une meilleure régénération de Pinctada maxima.

Pour des raisons qui ne sont pas entièrement élucidées à l’heure actuelle, les quantités de perles des mers du Sud et de Tahiti produites devraient diminuer au cours de l’année prochaine, les perliculteurs disposant de moins grandes quantités d’huîtres à greffer.

Selon Martin Coeroli, directeur général du GIE Perles de Tahiti, les cours pourraient ainsi connaître une flambée de 10 à 20 % ; il est toutefois probable que cette hausse ne concernera que les perles rondes de 8 mm et 9 mm, de très beau lustre, lisses et de couleur vert paon.

Robert Wan, de Tahiti Perles, plus gros producteur de perles de la Polynésie française, a vendu plus de 190 000 perles lors de sa vente aux enchères de perles de Tahiti, qui s’est déroulée à Hong Kong au printemps dernier. Pour améliorer, ou du moins stabiliser les bénéfices sans augmenter l’offre, Wan a choisi de libeller les prix en euro, plus stable que le dollar des États- Unis d’Amérique. Il en a résulté une hausse des prix aux États-Unis.

Exiger ce qu’il y a de mieux

Le lustre de plus en plus de perles est qualifié de métallique, ce qui dénote la grande qualité des perles de culture dans leur ensemble.

Autre signe d’amélioration de la qualité : les perles sont de plus en plus grosses. Les perles Akoya atteignent un diamètre de 9 mm et plus, d’énormes keshi des mers du Sud vont jusqu’à 15 ou 16 mm. Le large éventail de formes et de couleurs naturelles permet aux bijoutiers détaillants de proposer différents articles fabriqués à partir d’une seule perle.

Ventilation de la demande par pays d’origine

Les perles blanches australiennes sont plus prisées que jamais. Selon des chiffres publiés dans la revue Pearl World, la production de perles blanches issues de Pinctada maxima devrait avoisiner les 9 tonnes en 2006. En termes de poids, cela représente une augmentation de 260 % par rapport à la production d’il y a six ans.

Il y a dix ans, les grosses perles rondes et les perles blanches baroques ne représentaient que 20 % du marché. À l’heure actuelle, elles sont prédominantes sur le marché et représentent 50 % de la production totale de perles. Cela signifie que les prix consentis aux détaillants sont devenus plus abordables, rejoignant celui des grosses perles, ou bien qu’ils ont baissé sans douleur.

Les perles de couleur dorée d’Indonésie et des Philippines sont appréciées, mais la découverte récente qu’elles pouvaient être teintes, même sans perçage, a incité les acheteurs à procéder à des tests en laboratoire, d’où des coûts supplémentaires.

Les producteurs de Tahiti méritent d’être félicités pour l’application d’un contrôle de la qualité qui a contribué à protéger le marché des perles peu coûteuses et de mauvaise qualité.

Si l’épaisseur de nacre est un peu décevante pour les puristes, une nacre d’un peu plus de 0,5 mm est acceptable. Pour obtenir le label tahitien, une nacre doit présenter une épaisseur de 0,8 mm au moins, ce qui est amplement suffisant pour une perle de culture à bille implantée.

La perle Akoya japonaise, après tout, dont la nacre n’a que 0,5 mm d’épaisseur, est appréciée depuis plus d’un siècle. Les perles chinoises rondes et semi-rondes sont abondantes.

Akoyas japonaises et chinoises

On n’emploie plus l’expression “perles Akoya japonaises”, la plupart des rangs de perles associant des Akoyas chinoises et japonaises. Tout le monde s’accorde à penser que peu importe d’où elles proviennent, du moment qu’elles sont de grande qualité. Mais ne vous laissez pas leurrer par des étiquettes indiquant “Made in Japan”. Le collier est peut-être monté au Japon, mais les perles qui le composent peuvent venir de Chine.

vendredi 28 avril 2006

Le marché mondial vu par la joaillerie Golay

Source: Pearl World, The International Pearling Journal (janvier/février/mars 2006)

La renaissance de la perle au 21e siècle

Depuis quelques années, on assiste à une véritable renaissance de la perle. Les consommateurs d’aujourd’hui redécouvrent le charme contemporain de cette gemme née de la mer. Si les générations précédentes voyaient dans les colliers ornant le cou des dames de bonne famille l’illustration de l’élégance classique, les perles revêtent une tout autre allure, en ce début de 21e siècle.

Nous avons toujours apprécié les perles pour leur couleur blanche, leur forme ronde et leur discrétion, mais aujourd’hui, les perles peuvent être voyantes, de par leurs dimensions, leur riche palette de nuances mystérieuses, leurs formes organiques multiples et fantaisistes. Des célébrités et des mannequins, lors des défilés de haute couture, arborent plusieurs longs sautoirs à la fois, annonçant une nouvelle ère de renaissance de la perle.

L’augmentation en flèche de la demande de bijoux créés à partir de perles, entre 1995 et 2005, peut s’expliquer par quatre grands facteurs :
1. Dans différentes parties du Pacifique, la perliculture a atteint son rythme de croisière et peut profiter d’une longue expérience et des progrès techniques. Les perles récoltées sont donc de meilleure qualité et plus abondantes.
2. Une profusion de modèles de création en joaillerie de la perle, vendus dans une vaste fourchette de prix, répond à la demande de la haute joaillerie, de la bijouterie de moyenne ou haute gamme et des accessoires de mode à prix modéré ; ces produits ciblent tous les segments de marché, y compris les bijoux de qualité destiné à des femmes d’un certain âge, les accessoires de mode pour la clientèle dans le vent, et le créneau des accessoires pour hommes.
3. Un réseau, en pleine croissance, de revendeurs de bijoux compte des bijoutiers indépendants, des grands magasins, des magasins à succursales multiples, des entreprises de vente sur catalogue et par Internet et des boutiques de mode.
4. Des organisations et des sociétés perlières ont conduit des campagnes prestigieuses de promotion à l’échelle locale, nationale et internationale, afin de donner à la perle une aura de chic contemporain.

La proportion d’achat de bijoux en perles est ensuite passée du plancher de 2 pour cent à 5, puis à près de 10 pour cent, c’est-à-dire que pour 100 bijoux vendus, près de 10 sont principalement ornés de perles. La perle vient au troisième rang de la joaillerie, après le diamant et l’or.

Sur les marchés parvenus à maturité, où les consommateurs avertis possèdent une bonne connaissance des perles — au Japon, par exemple, où est née la technique de la culture de la perle, il y a cent ans — le segment de la joaillerie de la perle représente jusqu’à 17 pour cent des ventes totales de bijoux. On estime qu’au Japon, près de 1,2 milliards de dollars É.-U. (USD) sont dépensés par an en bijoux sertis de perles.

Depuis 1999, les États-Unis d’Amérique ont rattrapé le Japon et sont devenus le plus vaste marché de la joaillerie de la perle, avec un chiffre d’affaires annuel estimé à 1,5 milliards.

Dans les pays d’Asie du Sud-Est, en Chine, en Russie et au Moyen-Orient, dont l’économie connaît un essor galopant, le taux de croissance de la joaillerie de la perle, d’une année sur l’autre, dépasse celui des marchés traditionnels du Japon et d’Europe.

À l’échelle planétaire, le marché de la joaillerie de la perle est estimé à 5 milliards de dollars É.-U., soit 10 pour cent du marché joaillier mondial.

Estimation de la valeur de la production perlière en 2004

Perles de culture blanches des mers du Sud (Australie, Indonésie, Philippines,Myanmar) 35% 220 millions USD
Perles de culture d’eau douce (Chine) 24% 150 millions USD
Perles de culture Akoya (Japon, Chine) 22% 135 millions USD
Perles de culture de Tahiti (Polynésie française) 19% 120 millions USD

Total 625 millions USD

Évolution du marché de la joaillerie de la perle

Ces dernières années, la consommation de bijoux a évolué sous l’effet de changements de modes de vie et de modes d’achat par les consommateurs. Les achats que font les femmes elles-mêmes et la demande de bijoux pouvant être portés dans la journée, en fonction de leurs vêtements et de leur humeur, ont complètement remodelé le paysage de la joaillerie. Disponibles dans un nombre infini de modèles et à des prix extrêmement variés, les perles répondent bien aux nouvelles aspirations des consommateurs modernes.

Entre les années 20 et 70, la plupart des perles de culture vendues sur le marché étaient des perles Akoya japonaises (blanches, rondes, en majorité de 4 à 8 mm de diamètre). La plupart se vendaient sous forme de colliers classiques de 1 000 à 10 000 dollars É.-U. le rang et s’adressaient aux segments de marché de la joaillerie de moyenne à haute gamme, pour une clientèle friande de bijoux classiques.

Trente ans plus tard, la filière de la perle des mers du Sud, parvenue à maturité, commercialise des perles de grande dimension (le plus souvent de 9 à 15 mm), stimulant la demande de colliers de luxe, de plus de 10 000 dollars, par la clientèle haut de gamme. Les grosses perles de Tahiti (8–14 mm), de ravissantes couleurs foncées, créent également une demande de bijoux éclatants et non conformistes.

D’un autre côté, une grande quantité de perles d’eau douce de bonne qualité, produites en Chine et vendues à des prix abordables, rendent les perles accessibles au marché de masse dans les pays industrialisés ou en voie de développement. Les créateurs exploitent volontiers ces gemmes peu onéreuses pour imaginer des accessoires de fantaisie, contribuant ainsi à renforcer l’attrait de la perle pour le monde de la mode.

Les consommateurs à la recherche de prestige et de signes extérieurs de richesse se tournent volontiers vers les gros bijoux sertis de perles des mers du Sud, plus cotés. Ceux qui ont des goûts classiques donnent la préférence à d’élégants colliers en perles Akoya, à la beauté discrète. Les amateurs de bijoux plus audacieux, moins conventionnels, auront une prédilection pour les perles de Tahiti au charme exotique. Si l’on veut des accessoires élégants qui aillent avec des vêtements à la mode, ce sont des perles d’eau douce qu’il convient d’acheter.

Au 21e siècle, nous vivons à une époque où nous disposons des perles les plus grosses et les plus belles jamais produites et où nous avons le choix le plus vaste de toute l’histoire de la perle de culture.

lundi 1 novembre 2004

Avancement de la mise en place d’une industrie perlière à Kiribati, dans le Pacifique central

Paul C. Southgate
Pearl Oyster Research Group, School of Marine Biology and Aquaculture, James Cook University, Townsville, QLD 4811 (Australie).
Courriel : Paul.Southgate@jcu.edu.au

En 1993, l’Université James Cook et le Ministère des ressources naturelles de Kiribati ont commencé de concert la réalisation d’un projet expérimental visant à la mise en place d’une industrie de perliculture, à Kiribati. La pénurie à Kiribati de produits pouvant être exportés et le récit, étayé de nombreuses preuves, du succès de la perliculture en Polynésie orientale, ont été les principaux aiguillons de ce projet, qui bénéficie d’un financement du Centre australien pour la recherche agricole internationale (ACIAR).

Les premières études menées aux Îles Gilbert de Kiribati ont révélé que les huîtres perlières à lèvres noires (Pinctada margaritifera) s’y trouvaient en très faible nombre. De ce fait, aggravé par le faible recrutement de naissains dans les collecteurs, on a déduit que si l’on voulait développer une activité perlicole à Kiribati, il faudrait se tourner vers la production en écloserie. On a donc créé une écloserie sur l’île de Tarawa, en 1995, et une nourricerie sur l’île voisine d’Abaiang. Ces deux sites se sont considérablement étendus ces dernières années. L’écloserie produit régulièrement une grande quantité de naissain de P. margaritifera et, par exemple, au cours du premier semestre 2003, on a obtenu au total, en deux cycles de production, 6,1 millions de naissains. Le taux de survie des larves à l’écloserie de Tarawa est également très élevé et généralement compris entre 30 et 50 pour cent pendant l’élevage des larves. Les installations de nourricerie et de grossissement peuvent à présent contenir environ 80 000 huîtres perlières, juvéniles et adultes, et servent de “ferme de démonstration” pour la formation du personnel. Un premier greffage a été effectué à titre expérimental à Abaiang, en 2001, et les premières perles récoltées en 2003.

Un deuxième greffage de 10 000 huîtres a été entrepris en août 2003. Les activités réalisées au titre du projet ont été récemment étendues à d’autres sites dans le lagon d’Abaiang et à d’autres îles situées dans l’archipel des Gilbert. Le développement de l’industrie perlière à Kiribati se verra encore conforté par la formulation d’un plan de développement et la création d’un Comité de coordination de l’huître perlière. Le plan fournit un cadre au développement de cette filière et fait appel à une large participation de la population locale. Il considère tant les aspects techniques que politiques du développement, et sera modifié en fonction des résultats du projet. Le Comité réunit des représentants des ministères compétents ainsi que d’autres institutions, et conseille le gouvernement au sujet des mesures à prendre en vue du développement du secteur.

jeudi 28 octobre 2004

Gestion de l’industrie perlière en Australie occidentale

Robin Clark
Manager, Pearling Sub-Program, Department of Fisheries, Locked Bag 39, Cloisters Square Post Office, Perth 6850 (Australie occidentale).
Courriel : rclark@fish.wa.gov.au

L’industrie perlière des mers du Sud, en Australie occidentale, produit des perles à partir de Pinctada maxima, huîtres prélevées dans le milieu naturel ou élevées en écloserie. La valeur de cette production a été estimée à 126 millions de dollars américains en 2001/2002. La gestion de cette industrie prévoit l’application d’un système de quotas, dont l’objet est de suivre les principes d’un développement durable sans conséquences néfastes pour l’environnement, afin de garantir :

• des prélèvements durables dans le milieu naturel ;
• des effets minimes de la perliculture sur l’environnement marin ;
• des rendements optimaux pour l’État grâce à une bonne gestion de la production d’huîtres en écloserie et, partant, le maintien de la confiance des acheteurs à l’égard des perles des mers du Sud australiennes et de prix des perles élevés.

On compte aujourd’hui 16 sociétés perlicoles détentrices d’une licence d’exploitation et qui, ensemble, comprennent 572 unités de production alimentées par le stock naturel et 350 écloseries. Elles emploient environ 1 500 personnes dans la région reculée de Kimberley dans l’Australie du nord-ouest. C’est au département Perliculture du Service des pêches de l’Australie occidentale qu’il incombe de concevoir, de mettre en oeuvre et de contrôler la gestion de la filière. Ce département doit surveiller la gestion des prélèvements en milieu naturel et dans les écloseries, étudier et suivre l’état des stocks d’huîtres perlières naturelles ; il est responsable du traitement des maladies, du respect de la réglementation et de l’éducation du public. Il concède les baux des fermes perlicoles et les licences d’exploitation, et les administre.

Le département Perliculture apporte également un soutien d’ordre pratique au Comité consultatif de la perliculture, organe consultatif de gestion créé en vertu de la loi sur la perliculture de 1990. Il entretient aussi des liens étroits avec l’organe représentatif de haut niveau du secteur, la Pearl Producers Association. Le secteur de la perliculture a vécu des heures difficiles au cours de ces dernières années. La chute mondiale des prix des perles a entraîné une rationalisation du secteur. L’attribution d’eau et de fonds marins aux fermes perlicoles est aussi devenue un sujet de préoccupation pour d’autres utilisateurs dans la région de Kimberley. La promulgation d’une nouvelle législation sur l’environnement, la Environmental Protection and Biodiversity Conservation Act de 1999, exige désormais des professionnels de la perliculture qu’ils entreprennent une évaluation des effets des pratiques de pêche sur l’environnement afin d’être à même de conserver leur autorisation d’exporter des perles. Bien que la législation ne le leur impose pas, les perliculteurs ont anticipé en mettant sur pied des systèmes de gestion de l’environnement applicables à leur activité.

La monographie ainsi résumée décrit les problèmes auxquels le secteur de la perliculture doit faire face et les réponses apportées à ces problèmes par les systèmes de gestion mis en place.

vendredi 24 septembre 2004

La culture de l’huître perlière akoya a-t-elle des chances de réussir en Australie ?

Josia H. Pit et Paul C. Southgate
Pearl Oyster Research Group, School of Marine Biology and Aquaculture, James Cook University, Townsville, Queensland 4811 (Australie).
Courriel : Josiah.Pit@jcu.edu.au

La production mondiale de perles akoya a lentement diminué au cours de ces dernières années. Cela s’explique principalement par le déclin de l’industrie perlière japonaise, dû à la surpopulation et aux maladies qui ont décimé une grande partie de ses stocks d’huîtres. En conséquence, on s’intéresse de plus en plus aux travaux de recherche et développement concernant la production de perles akoya conduits dans d’autres pays, en particulier la Chine et l’Australie.

La perliculture australienne est actuellement fondée sur la production de perles à partir de Pinctada maxima, l’huître perlière aux lèvres argent. On note toutefois un intérêt grandissant pour la production perlière à partir de deux autres espèces, Pinctada margaritifera et Pinctada fucata, qui abondent dans les eaux australiennes. Ce rapport décrit la recherche qui a été conduite pour déterminer la faisabilité de la production de perles akoya dans le nord du Queensland, en Australie.

Il s’est agi de rassembler des données de référence sur la croissance et la survie des huîtres pendant leur élevage au stade larvaire et en nourricerie. On s’est notamment employé à établir quelles sont les meilleures conditions d’élevage des larves (c’est-à-dire la qualité de l’eau, la densité de larves et l’alimentation optimales), ainsi qu’en nourricerie (type d’équipement requis et densité de concentration des stocks).

Cet essai a été le premier à donner une belle production en écloserie de P. fucata dans le Queensland. Les méthodes de base employées pour la culture de P. fucata pendant cette étude ont été copiées sur celles utilisées dans la même écloserie pour la culture de P. margaritifera. Pendant la première année du projet, plus de 48 000 naissains, âgés de 3,5 mois, avec une HDV moyenne de 12,5 ± 0,4 mm (± écart type, n = 50), ont été produits. D’après les premières observations, il semble que, dans le nord du Queensland, il faille élever Pinctada fucata à une profondeur de 2 mètres après leur premier transfert de l’écloserie à la mer. Une fois que les huîtres ont été classées (à l’âge de 3,5 mois), il faut toutes les conserver et les stocker dans 20 à 30 pour cent de l’espace disponible pour la culture, soit dans des filets pyramidaux, soit dans ces mêmes filets doublés d’autres maillages plus fins, jusqu’à ce qu’elles atteignent une HDV de 50 mm. Une fois qu’elles ont cette hauteur, il faut transférer les huîtres dans des “poches kangourou” ou des structures de culture aux mailles plus larges, et changer les filets ou les nettoyer toutes les huit semaines environ. De plus, les huîtres que l’on empêche de former des grappes atteignent de plus grosses tailles.

La culture de Pinctada fucata dans le nord du Queensland est très prometteuse. À ce jour, on a réussi à obtenir au bout de 24 mois des spécimens d’une HDV supérieure à 100 mm et d’un poids humide de 100 grammes. Nous effectuons actuellement des essais de sélection sur la base des tailles des animaux, et les premiers résultats obtenus laissent présager un brillant avenir pour la culture de P. fucata en Australie.