Josia H. Pit et Paul C. Southgate
Pearl Oyster Research Group, School of Marine Biology and Aquaculture, James Cook University, Townsville, Queensland 4811 (Australie).
Courriel : Josiah.Pit@jcu.edu.au

La production mondiale de perles akoya a lentement diminué au cours de ces dernières années. Cela s’explique principalement par le déclin de l’industrie perlière japonaise, dû à la surpopulation et aux maladies qui ont décimé une grande partie de ses stocks d’huîtres. En conséquence, on s’intéresse de plus en plus aux travaux de recherche et développement concernant la production de perles akoya conduits dans d’autres pays, en particulier la Chine et l’Australie.

La perliculture australienne est actuellement fondée sur la production de perles à partir de Pinctada maxima, l’huître perlière aux lèvres argent. On note toutefois un intérêt grandissant pour la production perlière à partir de deux autres espèces, Pinctada margaritifera et Pinctada fucata, qui abondent dans les eaux australiennes. Ce rapport décrit la recherche qui a été conduite pour déterminer la faisabilité de la production de perles akoya dans le nord du Queensland, en Australie.

Il s’est agi de rassembler des données de référence sur la croissance et la survie des huîtres pendant leur élevage au stade larvaire et en nourricerie. On s’est notamment employé à établir quelles sont les meilleures conditions d’élevage des larves (c’est-à-dire la qualité de l’eau, la densité de larves et l’alimentation optimales), ainsi qu’en nourricerie (type d’équipement requis et densité de concentration des stocks).

Cet essai a été le premier à donner une belle production en écloserie de P. fucata dans le Queensland. Les méthodes de base employées pour la culture de P. fucata pendant cette étude ont été copiées sur celles utilisées dans la même écloserie pour la culture de P. margaritifera. Pendant la première année du projet, plus de 48 000 naissains, âgés de 3,5 mois, avec une HDV moyenne de 12,5 ± 0,4 mm (± écart type, n = 50), ont été produits. D’après les premières observations, il semble que, dans le nord du Queensland, il faille élever Pinctada fucata à une profondeur de 2 mètres après leur premier transfert de l’écloserie à la mer. Une fois que les huîtres ont été classées (à l’âge de 3,5 mois), il faut toutes les conserver et les stocker dans 20 à 30 pour cent de l’espace disponible pour la culture, soit dans des filets pyramidaux, soit dans ces mêmes filets doublés d’autres maillages plus fins, jusqu’à ce qu’elles atteignent une HDV de 50 mm. Une fois qu’elles ont cette hauteur, il faut transférer les huîtres dans des “poches kangourou” ou des structures de culture aux mailles plus larges, et changer les filets ou les nettoyer toutes les huit semaines environ. De plus, les huîtres que l’on empêche de former des grappes atteignent de plus grosses tailles.

La culture de Pinctada fucata dans le nord du Queensland est très prometteuse. À ce jour, on a réussi à obtenir au bout de 24 mois des spécimens d’une HDV supérieure à 100 mm et d’un poids humide de 100 grammes. Nous effectuons actuellement des essais de sélection sur la base des tailles des animaux, et les premiers résultats obtenus laissent présager un brillant avenir pour la culture de P. fucata en Australie.