Teresa Lewis, Candace Martin, Cameron Muir, Maria Haws, Simon Ellis, Matang Ueanimatang, Donald David et Manoj Nair Hawaii Institute of Marine Biology, School of Ocean and Earth Sciences and Technology, University of Hawaii at Manoa, Kaneohe, Hawaii. Courriel : tdlewis@hawaii.edu

La production de perles est une activité importante qui favorise le développement économique durable et les exportations génératrices de revenus au profit de divers pays océaniens. Des observations empiriques ont montré que différents stocks d’huîtres perlières produisent des perles sensiblement différentes. Par exemple, l’île de Manihiki, aux Îles Cook, produit des perles à la coloration unique, faciles à distinguer. Les acheteurs de perles en Polynésie française ont remarqué qu’avant les transferts à grande échelle d’huîtres perlières entre les douzaines d’atolls qui s’égrènent dans l’archipel des Tuamotu, chaque atoll produisait des perles reconnaissables par leur couleur, leur lustre et leur orient, qualités déterminantes de leur prix et de leur compétitivité commerciale.

Après des transferts massifs de naissains entre îles, ces caractères distinctifs à chaque île disparurent. Il serait utile d’établir des empreintes génétiques précises et exactes pour faciliter la conception et le suivi de pratiques de gestion appropriées de l’aquaculture de l’huître perlière à lèvres noires.

Les exploitants d’écloseries réclament des informations pour élaborer des stratégies et pouvoir ainsi approvisionner les perliculteurs avec les naissains qu’ils souhaitent, tout en protégeant la biodiversité et la valeur économique qui s’attache aux stocks différents sur le plan génétique. Nous tentons actuellement de répondre à cette demande en recourant à deux systèmes de marquage d’ADN : l’amplification du polymorphisme sur la longueur d’un fragment et l’analyse de l’ADN microsatellite. On a prélevé pour nos analyses des spécimens provenant d’écloseries d’Hawaii, des États fédérés de Micronésie et des Îles Marshall, ainsi que de stocks naturels.