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Le Greffeur de Perles

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vendredi 8 juin 2007

Étude des conditions économiques de l’élevage à petite échelle d’huîtres perlières à lèvres noires Pinctada margaritifera dans le Pacifique central

Fong Q.S.W., Ellis S.et Haws M.

Source: Aquaculture Economics & Management 9(3):347-368 (2005).

Dans cet ouvrage, les auteurs analysent la viabilité économique d’une entreprise d’aquaculture à petite échelle, parmi de nombreuses fermes d’élevage d’huîtres perlières à lèvres noires, qui pourrait servir d’exemple d’activité économique de complément pour les communautés d’îles périphériques du Pacifique central.

Ils ont procédé, en particulier, à des projections mathématiques des résultats financiers d’une petite ferme perlicole qui élève 25 000 huîtres perlières greffées et utilise la méthode tahitienne de fixation des nacres à des cordages. Les auteurs donnent des estimations de la mise de fonds nécessaire et des coûts annuels de fonctionnement, du cash flow annuel et du budget de l’entreprise. Les résultats montrent qu’un investissement initial de 202 076 dollars É.-U. est requis.

Les frais de fonctionnement annuels s’élèvent à 293 726 dollars lorsque la ferme tourne à plein régime. Les dépenses contribuant aux coûts de fonctionnement annuels les plus élevés sont la greffe (46 %), la main-d’oeuvre, y compris le coût d’opportunité pour le propriétaire de la ferme (24 %) et les amortissements (9 %).

La rentabilité du modèle de base présenté dans l’ouvrage est assurée en 20 ans. Les rendements nets d’exploitation sur une durée de 20 ans, sur la base d’un taux d’escompte de 8 %, atteindraient une valeur nette actuelle de 102 945 dollars. Une analyse de sensibilité du profit en fonction de la variabilité des prix du marché, des taux de survie, du coût de la greffe et d’autres facteurs de production a été effectuée, et les résultats sont présentés.

mercredi 18 avril 2007

Influence du site sur la croissance et la qualité de la nacre de l’huître perlière Akoya dans le sud-est de l’Australie

Wayne A.O’Connor

Dans le cadre d’études de faisabilité relatives à l’élevage de l’huître perlière Pinctada imbricata le long des côtes centrales de la Nouvelle Galles du Sud, des huîtres perlières ont été introduites dans une série de sites, dans l’État de Victoria et en Nouvelle Galles du Sud.

Cette série d’essais, étalée sur trois ans, a permis d’évaluer l’influence du site sur la croissance, la survie et la qualité de la nacre des huîtres perlières. Des groupes d’huîtres soeurs ont été introduites dans différents sites s’étendant de la Baie de Port-Phillip à l’extrême sud à l’État de Victoria, en passant par la côte centrale de la Nouvelle Galles du Sud. La croissance, la survie, l’épaisseur de la couche de nacre et sa qualité étaient sensiblement différentes d’un site à l’autre.

Les observations ont montré que, de façon générale, la croissance de l’huître décroît à mesure que la latitude augmente. Cette réduction pourrait s’expliquer par la baisse de la température moyenne des eaux, bien que des écarts importants de croissance aient été observés sur des sites où la température ne semble pas, selon toute vraisemblance, avoir joué un rôle majeur. Après dissection des coquilles d’huîtres placées dans les différents sites, on a constaté que l’épaisseur de la couche de nacre et la croissance étaient étroitement corrélées. La qualité de la nacre (couleur et lustre) produite sur chaque site a ensuite été évaluée par un groupe d’experts indépendants et notée selon son intérêt commercial.

La notation de la couleur et du lustre de la nacre variait sensiblement d’un site à l’autre, mais aucune corrélation avec la croissance n’a pu être établie. Par ailleurs, il n’y avait pas forcément de lien entre la qualité de la couleur et celle du lustre sur un site donné.

Dans les sites suivis durant plusieurs années consécutives, la qualité relative de la couleur et du lustre de la nacre a évolué au fil du temps.

samedi 5 août 2006

Aquaculture de la perle Akoya à Hervey Bay

Ross Lobegeiger
Source: Queensland Aquaculture News, n° 28, juillet 2006.

Coral Sea Pearls a implanté une ferme de grossissement d’huîtres Pinctada imbricata à Hervey Bay en vue de produire des perles Akoya de grande qualité. Cette espèce est présente dans le milieu naturel au Queensland. Les huîtres élevées par Coral Sea Pearls sont issues de ces huîtres locales.

Il existe une forte demande de perles Akoya. Plus petites (6 à 10 mm de diamètre) que les perles blanches des mers du Sud, elles ont une forme considérée comme parfaite. La grande qualité des perles s’explique par l’excellente qualité de l’eau et la combinaison particulière de l’eau de mer et de celle de l’estuaire, au milieu des Great Sandy Straits, ainsi que par la fourchette optimale de température de l’eau, qui convient à la production de perles de grande qualité à partir d’huîtres Akoya.

Historique

L’huître perlière est une espèce indigène des eaux côtières d’Australie. Découverte il y a plus de cent ans, on la trouve sur les côtes, depuis l’État de Victoria jusqu’à Shark Bay, en Australie occidentale, en suivant tout le littoral nord du continent. Au début des années 90, avant la naissance de la perliculture, l’Australian Museum a repéré plusieurs peuplements indigènes d’huîtres perlières Akoya à Hervey Bay.

Une concession expérimentale d’élevage d’huîtres perlières a été aménagée à Port Stephens (Nouvelle Galles du Sud) en 1999. Cette expérience et d’autres essais montrent que cette ville était le site d’Australie orientale le mieux adapté, à l’époque, à la culture de perles Akoya de grande qualité, mais le Queensland vient d’apporter la preuve qu’il ouvre des perspectives encore meilleures.

Coral Sea Pearls table sur l’expérience et l’expertise acquise par Port Stephens Pearls pour développer la culture de perles Akoya au Queensland. La pureté des eaux du Queensland et la bonne circulation induite par les marées créent les conditions requises pour la production de grosses perles au lustre éclatant.

Le site d’élevage

L’aquaculture est pratiquée depuis longtemps à Hervey Bay, et des éleveurs expérimentés d’huîtres indigènes sont en mesure de faire bénéficier cette nouvelle activité de leurs compétences. La culture et la vente des perles devraient s’inscrire en complément de l’industrie touristique florissante de la baie.

Les huîtres perlières Akoya sont élevées sur quatre concessions maritimes de Hervey Bay. Elles grossissent dans des panneaux de filets sur ces sites qui offrent des conditions optimales pour la production de perles. Le site aménagé à terre sera utilisé pour l’entreprise perlicole située au port de plaisance d’Urangan.

Aspects environnementaux

Coral Sea Pearls sait combien la population apprécie la présence d’espèces marines sauvages, indigènes ou de passage, telles que baleines, dauphins, tortues et dugong, dans Hervey Bay. Ces animaux constituent une richesse naturelle importante pour la communauté, et témoigne de la qualité des eaux de l’estuaire.

Coral Sea Pearls a aménagé les concessions perlicoles de manière à minimiser tout risque que pourraient encourir ces espèces. Au cours de leur migration, les baleines ne risquent pas d’être prises dans les cordages, l’entreprise observant strictement les codes de pratique écologique sur ces sites de Hervey Bay. Les poches et panneaux d’élevage des huîtres sont suspendus par des cordages bien tendus, de manière à éviter que des poissons, des dauphins, des tortues et des dugongs, évoluant habituellement dans ces eaux, ne s’emmêlent dans ces dispositifs.

Un programme précis de surveillance constante de la faune est mis en place par le Ministère de l’environnement et du patrimoine. Coral Sea Pearls se félicite de détenir les seules autorisations attribuées par ce ministère à une entreprise d’aquaculture du Queensland

mercredi 24 novembre 2004

Mise au point de la production en écloserie de Pinctada margaritifera et application de cette technique à Hawaii et en Micronésie

Maria C. Haws, Simon C. Ellis, Eileen Ellis, S. W. Quentin Fong, Donald Hess, Matang Ueanimatang, Neil A. Sims et David Wise

Hawaii et les îles du Pacifique central possèdent des stocks d’huîtres perlières à lèvres noires (Pinctada margaritifera), mais les conditions qui y prévalent ne sont pas propices au prélèvement de naissain utilisable pour la perliculture. Les premières fermes perlicoles qui s’y sont installées comptaient sur le ramassage d’huîtres perlières, adultes et juvéniles, sur les récifs, mais leur activité a rapidement périclité, faute d’un approvisionnement suffisant.

Une écloserie d’huîtres perlières privée a fonctionné à Majuro (Îles Marshall), de 1998 à 2001, et a approvisionné temporairement deux exploitations perlicoles commerciales. Des problèmes techniques, néfastes à l’écloserie et à la nourricerie, ont vite fait d’apparaître. Après l’échec de l’écloserie privée, les pouvoirs publics des États fédérés de Micronésie et des Îles Marshall créèrent trois écloseries de tailles diverses et à des fins variées, y compris la recherche. Ces écloseries sont implantées à l’École d’agriculture et de commerce de Ponape, au College of Micronesia (Land Grant Program) (Pohnpei, États fédérés de Micronésie) et au College of the Marshall Islands (Majuro, Îles Marshall). Celle de Majuro, initialement créée avec des capitaux privés, repart avec un statut d’entreprise semi-publique. Une écloserie à la fois commerciale et expérimentale fonctionne à Kailua-Kona, et une écloserie consacrée à la recherche opère à l’Université d’Hawaii-Hilo, Hawaii. Parmi les nombreux problèmes auxquels se heurte une exploitation performante de ces écloseries, ceux liés aux infrastructures et à la technique de culture de base ne sont pas les plus ardus.

La “Collaborative Alliance”, réseau de professionnels de l’aquaculture qui oeuvrent ensemble à la réalisation du projet de l’USDA en faveur des petites exploitations, intitulé “Combler les lacunes pour assurer la viabilité des entreprises de mariculture tropicale à petite échelle à Hawaii et dans les îles affiliées aux États-Unis d’Amérique”, a entrepris une analyse des techniques d’écloserie de portée régionale, afin d’être en mesure de cerner et de résoudre les principaux obstacles qui empêchent les écloseries d’huîtres perlières et les nourriceries d’enregistrer des succès réguliers.

Les partenaires impliqués dans ce projet conduisent également des travaux de recherche en vue de concevoir de nouvelles méthodes propres à surmonter les problèmes constatés. La technique de base d’écloserie d’huîtres perlières est maintenant au point et appuie le développement de la perliculture dans le Pacifique. Certains obstacles demeurent néanmoins. Les chercheurs se penchent sur les moyens de parfaire les méthodes d’élevage des larves et de grossissement en nourricerie afin d’accroître la rentabilité et la fiabilité des écloseries et des fermes perlicoles qu’elles doivent approvisionner. Ils étudient également le caractère saisonnier de la ponte des huîtres perlières à lèvres noires des stocks du Pacifique central afin d’augmenter la fiabilité de l’induction de la ponte.

La métamorphose des huîtres perlières est prolongée, et le temps où elle se produit est imprévisible. La mortalité survenant au tout début du développement de l’huître est sporadique et les raisons qui la provoquent, inconnues. La période de nourrissage, qui demande une main-d’oeuvre importante, est en butte à un taux élevé de mortalité, dû principalement à la prédation des escargots de l’espèce Cymatium. Les chercheurs travaillent actuellement à trouver des moyens d’améliorer les méthodes d’élevage en mer et sur terre. Il est conduit également une étude “bioéconomique” des fermes et des écloseries micronésiennes et, en particulier, l’étude du rapport coût-efficacité des stades de la culture en écloserie et en nourricerie. Les conclusions préliminaires de ces projets de recherche feront l’objet d’une publication.

lundi 6 septembre 2004

Annuaire océanien des greffeurs de perles établi par la rédaction

Cet annuaire est destiné à faciliter l'établissement de liens entre les nouvelles fermes perlières qui se créent et les greffeurs. Ces renseignements de base seront communiqués aux perliculteurs océaniens agréés qui les demandent. Il appartient ensuite à chacun de donner suite à ces prises de contact.

http://www.spc.int/coastfish/News/POIBVF/Greffeurs-Annuaire.html

mercredi 21 juillet 2004

Première récolte de perles noires de l’huître perlière hawaiienne indigène en péril, Pinctada margaritifera galtsoffi

Neil Anthony Sims et Dale J. Sarver
Black Pearls Inc., P. O. Box 525, Holualoa, HI 96725. Site Web : www.blackpearlsinc.com

L’huître perlière à lèvres noires hawaiienne indigène, Pinctada margaritifera galtsoffi, est une sous-espèce endémique distincte de la légendaire huître perlière tahitienne, Pinctada margaritifera. L’huître perlière hawaiienne était autrefois commune, et les Hawaiiens s’en servaient traditionnellement pour fabriquer des hameçons et des leurres, des ornements et des outils divers. Cette huître est devenue de plus en plus rare depuis l’arrivée des Colons, principalement parce qu’elle a fait l’objet d’une pêche commerciale.

Les derniers stocks importants de Pinctada margaritifera galtsoffi ont disparu des récifs de Pearl et d’Hermès, dans les années 20, lorsque plus de cent tonnes de nacres ont été prélevées de ce lagon ouvert, aux eaux peu profondes. Lors d’une exploration récentes, les plongeurs du Service des pêches national ne sont remontés qu’avec trente nacres adultes après dix-huit heures de plongée. Toutes ces huîtres avaient un diamètre de plus de 20 cm, ce qui donne à penser que le recrutement est négligeable.

La ressource demeure rare autour des principales îles d’Hawaii, malgré la protection légale dont elle jouit. Des stocks vestiges qui restent à de rares endroits, comme dans la baie de Kaneohe, s’amenuisent encore. Bien que les techniques d’écloserie soient désormais bien connues pour cette espèce, la reconstitution des stocks à Hawaii est limitée par l’abondance des prédateurs sur le récif, le pillage effectué par des plongeurs, la pollution qui altère les aires récifales et lagonaires protégées, et la courte durée pendant laquelle les larves restent plongées dans l’eau dans les systèmes d’élevage ouverts sur les récifs. Les huîtres subissent les nombreuses agressions des poissons et des pieuvres. Les essais de grossissement dans des cages de protection n’ont pas empêché que les huîtres restent vulnérables à Cymatium et à d’autres escargots prédateurs qui vivent du plancton. Le meilleur moyen de repeuplement des stocks serait, par conséquent, de créer des réserves pour la reproduction de grosses huîtres adultes, regroupées en concentrations denses. Un « centre de reproduction » d’animaux très féconds et proches les uns des autres permettrait de synchroniser la ponte et d’obtenir des taux de fécondation élevés et, partant, un grand nombre de larves.

Ces larves seraient ensuite dispersées par les courants et finiraient par se fixer naturellement sur les récifs et dans les lagons sur tout l’archipel. Par un hasard heureux (ou pour une autre raison), ce “centre de reproduction” peut être recréé presque à l’identique par une ferme perlicole commerciale. C’est pourquoi Black Pearls Incorporation (BPI) met actuellement au point le concept de la première ferme perlicole hawaiienne qui sera à la fois une entreprise commerciale et un outil de conservation. La ferme perlicole deviendra par nature un moyen de reconstitution de la ressource, s’autofinançant (faisant même des bénéfices).

BPI a contribué au remaniement de la législation régissant les concessions maritimes d’Hawaii et a, depuis lors, conduit à son terme la procédure de demande de concession d’une zone de 30 hectares, à côté de l’aéroport international d’Honolulu. En 2003, BPI a récolté les premières “perles hawaiiennesMD” authentiques sur ce site. Il existe désormais une gamme distinctive locale de perles et de bijoux fabriqués à partir de nacre, occasion pour les artisans hawaiiens autochtones de travailler à nouveau leur matériau local et d’ajouter un charme romantique aux îles

lundi 12 juillet 2004

Viabilité économique de la culture commerciale de perles noires, à petite échelle, par les populations rurales du Pacifique central

Quentin S.W. Fong, Simon C. Ellis et Maria C. Haws
Fishery Industrial Technology Center/Marine Advisory Program, University of Alaska Fairbanks, 118 Trident Way, Kodiak AK 99615

Les sources traditionnelles de revenus des pays insulaires du Pacifique central, comme le coprah, s’amenuisent dangereusement. En outre, beaucoup de ressources naturelles de grande valeur marchande, comme les mérous, que l’on pêche pour les marchés du poisson vivant, et les requins, pour leurs ailerons très prisés sur les marchés asiatiques, en particulier Hong Kong, sont exploitées et font l’objet d’une surpêche par des flottilles étrangères, qui utilisent de la main-d’oeuvre étrangère, les populations locales n’en recevant que de faibles retombées économiques.

De pair avec l’amenuisement de ces ressources naturelles, le développement de l’aquaculture, par contre, s’accélère et est pris en charge à des niveaux très divers, depuis des établissements de l’enseignement secondaire sur des îles périphériques jusqu’à des entités conduisant des projets à but lucratif de grande envergure, destinés à accroître la viabilité économique des populations insulaires isolées à travers le Pacifique central.

La culture des perles noires produites par l’huître perlière à lèvres noires (Pinctada margaritifera) s’avère l’une des formes d’aquaculture commerciale à petite échelle les plus prometteuses dans le Pacifique central. À l’heure actuelle, cette perliculture est pratiquée par des populations vivant sur des îles périphériques de pays comme les Îles Marshall et les États fédérés de Micronésie, généralement comme une activité économique de renfort.

L’étude dont il est ici question fournit une analyse de la viabilité économique d’une perliculture à petite échelle. Plus précisément, il a été fait des projections des résultats financiers d’une petite ferme perlicole élevant 25 000 huîtres perlières greffées en utilisant la méthode tahitienne d’attachement des nacres à des cordages. Des devis des dépenses d’équipement initiales et des frais d’exploitations annuels ont été établis, de même qu’un budget et la trésorerie annuels de l’entreprise.

Les résultats préliminaires de ces estimations ont indiqué pour les dépenses d’équipement initiales un montant de 203 030 dollars américains (USD) environ. Les frais d’exploitation se monteraient à 221 212 USD par an. Les rendements nets d’exploitation sur une durée de 20 ans atteindraient une moyenne de 128 223 USD par an, si l’on retient les estimations de prix les plus prudentes, issues de sources publiées.

Les résultats de cette analyse de sensibilité du profit en fonction de la variabilité des prix du marché, des taux de survie, du coût du greffage et d’autres facteurs de production, feront l’objet d’une publication.

samedi 12 juin 2004

Situation de l’élevage d’huîtres perlières à lèvres noires aux Îles Marshall

Manoj Nair, PhD
Aquaculture Research Scientist, USDA Land Grant, Cooperative Research and Extension College of the Marshall Islands, P. O. Box 1258,
Majuro, MH 96960 (République des Îles Marshall). Courriel : manojnair999@yahoo.com

La perliculture est l’une des importantes sources de revenus de plusieurs pays insulaires du Pacifique, y compris la République des Îles Marshall. Cette branche de l’aquaculture y est l’une des principales sources de revenus aquacoles, après la mariculture du bénitier. On trouve aussi l’huître perlière à lèvres noires Pinctada margaritifera dans quelquesuns des atolls choisis des Îles Marshall, où elle est exploitée à des fins commerciales. Il existe quatre fermes perlicoles dans le pays, assez florissantes pour envisager d’étendre encore leurs activités. De plus, plusieurs nouveaux entrepreneurs prêtent un vif intérêt à la perliculture. Toutefois, le principal obstacle qui risque de compromettre le succès et la pérennité de la perliculture dans la région est l’insuffisance des stocks d’huîtres perlières naturelles.

On sait, d’après des études précédentes, que le stock naturel d’huîtres perlières aux Îles Marshall ne pourrait pas alimenter de façon durable une industrie à vocation commerciale, et il y a de forts risques que les stocks d’huîtres perlières déjà peu abondants ne soient complètement décimés. Les expériences faites sur du naissain naturel prélevé dans les différents atolls ont donné de piètres résultats. Mais ce problème vient d’être heureusement surmonté avec la mise en place de techniques d’élevage en écloserie, à l’échelle commerciale, permettant de produire du naissain pour la filière. Conscients de l’importance et du potentiel de la perliculture comme source de revenus principale ou complémentaire pour la population, les pouvoirs publics encouragent actuellement la création de petites entreprises perlicoles, comme substitut à la production traditionnelle de coprah pour engendrer des revenus, tout en prenant des mesures pour élaborer des systèmes de gestion durable des ressources halieutiques. Cette monographie présente la situation actuelle et les perspectives futures de la perliculture aux Îles Marshall.

jeudi 6 mai 2004

Développement de l’aquaculture perlière et de l’expertise dans ce domaine en Micronésie

Masahiro Ito, Robert Jackson et Singeru Singeo
College of Micronesia Land Grant Program, P.O. Box 1179, Kolonia, Pohnpei FM 96941 (États fédérés de Micronésie)
Courriel : hiroito@mail.fm

L’industrie perlicole en Micronésie a toutes les chances de devenir une importante source de revenus d’exportation lorsqu’elle sera bien établie. La Polynésie française dans le Pacifique Sud a obtenu à elle seule de l’exportation de perles noires de culture plus de 100 millions de dollars des États-Unis d'Amérique en 1999. D’autres pays océaniens tentent activement de développer cette industrie dans le sillage de la Polynésie française et des Îles Cook. Les pays micronésiens sont encore loin derrière ces pays insulaires du Pacifique Sud pour ce qui concerne le développement de leur industrie perlière. L’une des raisons à cela est que leur milieu naturel ne produit pas suffisamment de nacres pour alimenter les fermes perlicoles de façon régulière. En 2001, l’Institut universitaire de Micronésie (COM) a entrepris de mettre au point une technique de production de naissains d’huîtres perlières afin de remédier à cette pénurie de naissains produits en milieu naturel dans la région micronésienne. Le Ministère de l’agriculture des États-Unis d'Amérique (USDA) et l’Office des affaires insulaires du Ministère de l’intérieur ont accordé un financement pour appuyer cette recherche dans le cadre d’un projet dénommé “Développement de l’aquaculture et de l’expertise perlière en Micronésie” (ci-après dénommé “le projet”).

Ce projet a pour principaux objectifs d’offrir des programmes de formation en vue : a) du développement de l’industrie perlière en Micronésie, et b) du perfectionnement des ressources humaines locales pour le maintien de cette activité lorsque celle-ci sera lancée. Le financement accordé a permis au projet d’entrer dans sa première phase, lors du premier trimestre 2001, phase qui s’est poursuivie jusqu’au quatrième trimestre 2002. Tous les objectifs de la première phase ont été atteints : un expert australien des techniques d’élevage d’huîtres perlières en écloserie a été recruté ; uneécloserie a été installée dans un entrepôt désaffecté à Nett Point, Pohnpei ; l’expert australien, son personnel et ses stagiaires micronésiens ont mené à bien leurs essais d’élevage en écloserie et de nourrissage dans la mer lors de la phase initiale, et obtenu des dizaines de milliers de naissains d’huîtres perlières à lèvres noires, qui en sont à présent au stade du grossissement dans les deux fermes de démonstration (également créées au titre du projet).

Trois Micronésiens ont été formés et pourront à leur tour dispenser une formation à la production de naissains et au grossissement des juvéniles en exploitation, transmettant ainsi leur enseignement à plus de quarante stagiaires provenant de collectivités locales, d’écoles et d’instituts universitaires. Le projet est entré dans sa deuxième phase durant le premier trimestre 2003, et consiste à présent dans les évaluations et les démonstrations nécessaires à l’étude des aspects cruciaux du développement de l’industrie perlicole, notamment la production perlière proprement dite et la gestion de cette activité. La deuxième phase du projet prévoit : a) l’extension des actions de formation aux techniques d’écloserie et de grossissement en exploitation, la formation de la deuxième génération de techniciens par les formateurs micronésiens ; b) la conduite d’essais de production de perles et l’évaluation des techniques de greffage et de production de perles ; et c) l’instauration d’une collaboration avec des institutions de la région et des administrations publiques pour l’élaboration de modèles de gestion de l’industrie perlière micronésienne.

jeudi 18 décembre 2003

Feu vert pour un projet controversé de ferme perlicole

Malgré une vive opposition manifestée par des groupes d’écologistes et de défenseurs de l’environnement ainsi que par les résidents locaux, une commission d’enquête a recommandé d’autoriser l’implantation d’une ferme d’huîtres perlières à Port-Stephens, en Nouvelle-Galles du Sud.

Le mois dernier, le commissaire Kevin Cleland a présenté les conclusions de l’enquête au Vice-Premier ministre et au Ministre de l’aménagement, Andrew Refshauge, pour examen par le Parlement. Les adversaires de cette implantation estiment qu’elle dégradera l’environnement et la beauté naturelle de Port-Stephens, entravera l’utilisation de la voie navigable publique, nuira à l’important secteur touristique en plein essor, et mettra en péril des animaux marins, en particulier les dauphins et les baleines.

Australian Radiata Pty Ltd a proposé d’implanter la ferme d’huîtres perlières sur un petit terrain et sur cinq concessions maritimes en eau profonde. M. Cleland a souligné les bénéfices potentiels de cet aménagement et, évoquant les craintes mentionnées dans son rapport, a estimé en définitive “qu’aucune considération écologique ne s’oppose à l’implantation d’un élevage d’huîtres perlières à Port-Stephens”.

L’espèce endémique Pinctada imbricata sera élevée à partir du stock approuvé en vue de produire des perles de grande qualité, de moyenne à petite taille. Il est prévu d’implanter les huîtres au rythme de plus de deux millions par an, ce qui permettra de créer 80 emplois à plein temps. Les perles récoltées auront une valeur globale de 12 millions de dollars australiens environ.

Raquel Carter, agent de la police côtière du Conseil de conservation de la nature de Nouvelle-Galles du Sud, a toutefois fait observer aux enquêteurs que les risques économiques et sociaux pouvant accompagner ce projet d’aménagement l’emportaient de loin sur les profits que pourrait en tirer la population de Port-Stephens.

M. Cleland préconise une approche de précaution. Il admet que des animaux marins risquent de se faire prendre dans l’équipement aquacole des perliculteurs, et il recommande des mesures de précaution. La commission recommande en outre de ne pas approuver l’un des sites d’élevage.

Il est recommandé dans le rapport de surveiller la situation, une fois le feu vert accordé, et de réduire ou modifier certaines opérations si elles ont des effets négatifs imprévus.