Masahiro Ito, Robert Jackson et Singeru Singeo
College of Micronesia Land Grant Program, P.O. Box 1179, Kolonia, Pohnpei FM 96941 (États fédérés de Micronésie)
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L’industrie perlicole en Micronésie a toutes les chances de devenir une importante source de revenus d’exportation lorsqu’elle sera bien établie. La Polynésie française dans le Pacifique Sud a obtenu à elle seule de l’exportation de perles noires de culture plus de 100 millions de dollars des États-Unis d'Amérique en 1999. D’autres pays océaniens tentent activement de développer cette industrie dans le sillage de la Polynésie française et des Îles Cook. Les pays micronésiens sont encore loin derrière ces pays insulaires du Pacifique Sud pour ce qui concerne le développement de leur industrie perlière. L’une des raisons à cela est que leur milieu naturel ne produit pas suffisamment de nacres pour alimenter les fermes perlicoles de façon régulière. En 2001, l’Institut universitaire de Micronésie (COM) a entrepris de mettre au point une technique de production de naissains d’huîtres perlières afin de remédier à cette pénurie de naissains produits en milieu naturel dans la région micronésienne. Le Ministère de l’agriculture des États-Unis d'Amérique (USDA) et l’Office des affaires insulaires du Ministère de l’intérieur ont accordé un financement pour appuyer cette recherche dans le cadre d’un projet dénommé “Développement de l’aquaculture et de l’expertise perlière en Micronésie” (ci-après dénommé “le projet”).

Ce projet a pour principaux objectifs d’offrir des programmes de formation en vue : a) du développement de l’industrie perlière en Micronésie, et b) du perfectionnement des ressources humaines locales pour le maintien de cette activité lorsque celle-ci sera lancée. Le financement accordé a permis au projet d’entrer dans sa première phase, lors du premier trimestre 2001, phase qui s’est poursuivie jusqu’au quatrième trimestre 2002. Tous les objectifs de la première phase ont été atteints : un expert australien des techniques d’élevage d’huîtres perlières en écloserie a été recruté ; uneécloserie a été installée dans un entrepôt désaffecté à Nett Point, Pohnpei ; l’expert australien, son personnel et ses stagiaires micronésiens ont mené à bien leurs essais d’élevage en écloserie et de nourrissage dans la mer lors de la phase initiale, et obtenu des dizaines de milliers de naissains d’huîtres perlières à lèvres noires, qui en sont à présent au stade du grossissement dans les deux fermes de démonstration (également créées au titre du projet).

Trois Micronésiens ont été formés et pourront à leur tour dispenser une formation à la production de naissains et au grossissement des juvéniles en exploitation, transmettant ainsi leur enseignement à plus de quarante stagiaires provenant de collectivités locales, d’écoles et d’instituts universitaires. Le projet est entré dans sa deuxième phase durant le premier trimestre 2003, et consiste à présent dans les évaluations et les démonstrations nécessaires à l’étude des aspects cruciaux du développement de l’industrie perlicole, notamment la production perlière proprement dite et la gestion de cette activité. La deuxième phase du projet prévoit : a) l’extension des actions de formation aux techniques d’écloserie et de grossissement en exploitation, la formation de la deuxième génération de techniciens par les formateurs micronésiens ; b) la conduite d’essais de production de perles et l’évaluation des techniques de greffage et de production de perles ; et c) l’instauration d’une collaboration avec des institutions de la région et des administrations publiques pour l’élaboration de modèles de gestion de l’industrie perlière micronésienne.