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Le Greffeur de Perles

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vendredi 26 octobre 2001

Les huîtres perlières à Busuanga, Palawan

Adapté d’un article paru dans SEAFDEC Asian Aquaculture XXIII(3–4) – mai-août 2001

Le point sur la situation des écloseries aux Philippines

Selon le personnel de la Southern Marine Corporation (SOMMACO) et de la Hikari South Sea Pearl Corporation de Busuanga, dans l’archipel des Calamian, à Palawan (Philippines), les techniques d’élevage des huîtres perlières en écloserie en sont encore au stade expérimental dans le pays. Plusieurs facteurs se conjuguent pour entraver la production à grande échelle de larves d’huîtres perlières.

Augustin Badon, le directeur délégué de la Hikari, signale que, de manière générale, 70 pour cent seulement des méthodes d’élevage d’huîtres perlières en écloserie sont techniquement maîtrisées, les 30 pour cent restants relevant de "l’art".

"La situation est différente de l’élevage des crevettes tigrées où tout est déjà en place, de sorte que l’on sait quels problèmes peuvent se poser et comment y remédier. Dans le cas des huîtres perlières, nous ne savons pas discerner les bonnes techniques d’élevage des mauvaises. Nous nous contentons de rechercher des solutions au coup par coup quand des problèmes surgissent. Si nous pouvions adopter des techniques éprouvées d’élevage en écloserie, nous pourrions produire cinq à six fois l’an". À l’heure actuelle, leur production est bisannuelle.

Malou Sanchez, consultant de la SOMMACO, a d’autre part indiqué que la SOMMACO a bien amélioré sa performance depuis qu’elle s’est lancé dans la culture des huîtres perlières. Les taux de survie sont passés à 90 pour cent et la SOMMACO a également pu relever la qualité des coquillages produits.

"En gros, nous ne sommes que sept (entreprises de perliculture) ici et sommes prêts à mettre en commun les ressources dont nous disposons. Toutefois, la complexité des procédures et le coût de ces techniques sont tels que les larves d’huîtres perlières que nous produisons sont principalement destinées à notre propre utilisation".

Elle a également indiqué que la SOMMACO espère obtenir des taux de survie encore meilleurs et un stock de bonne qualité génétique tout en limitant les coûts de production.

La SOMMACO dispose d’installations spécialement conçues dans le but de faciliter l’avancée des travaux. Elles nécessitent un nombre minimum d’employés et de déplacements. La pompe à eau et le système de filtrage sont installés tout à côté des bassins de culture d’algues où des aliments naturels sont cultivés. On trouve ensuite la zone d’élevage des larves, qui se poursuit par la nourricerie où les larves sont élevées en vue de leur lâcher.

John Hamiter, un autre consultant de la SOMMACO, a déclaré que cette conception de l’espace de travail leur évite de jamais avoir à sortir du bâtiment, notamment en cas de typhons.

Par ailleurs, Redentor Diaz, technicien à l’écloserie de Hiraki, signale plusieurs facteurs importants dont il faut tenir compte dans l’élevage de larves d’huîtres perlières.

Il y a tout d’abord les vibrions, bactéries qui déciment les naissains. La contamination peut être évitée par le filtrage de l’eau et sa désinfection à l’aide de produits chimiques (comme le chlorhydrate). Les modifications soudaines de la salinité et de la température de l’eau ont également une influence sur la répartition du plancton qui fournit aux larves leurs nutriments.

"Nous devons veiller à la qualité et à la santé des reproducteurs ou du stock mère provenant de populations naturelles. Il faut en outre faire attention à ce que la nourriture ne soit pas contaminée. Toute contamination alimentaire non détectée (généralement due à une mauvaise culture de phytoplancton) peut en effet tuer les larves".

Et cela, c’est seulement au stade de l’écloserie, car pour ce qui est des 500 000 nacres fixées aux palangres, M. Badon signale que les taux de survie sont de 20 pour cent au mieux.

À l’heure actuelle, les exploitants n’utilisent pour la plupart que 20 pour cent de reproducteurs sauvages, les autres provenant d’écloseries, car ils ne veulent pas épuiser les stocks naturels. En outre, il est plus facile de préciser la condition des reproducteurs produits en écloserie.

La perliculture a également été l’objet de controverses à Busuanga. Les pêcheurs locaux se plaignent que les exploitations perlières les ont écartés de leurs lieux de pêche traditionnels et que les palangres entravent les voies de navigation, surtout la nuit.

Selon M. Badon, les fermes perlières couvrent environ de 10 à 15 pour cent de la zone marine de Busuang.

"Ils ne peuvent toutefois ignorer les avantages que les exploitations perlicoles leur ont apportés", signale Mme Sanchez.

Jonathan Sacamay, technicien affecté aux cultures chez Hikari, fait valoir que les fermes perlières fournissent des revenus réguliers aux travailleurs de la localité et d’ailleurs. Nombre des employés de Hikari viennent en effet de Iloilo et d’autres endroits des Visayas. Elles permettent par ailleurs de préserver l’écosystème marin et d’améliorer les stocks halieutiques car les palangres font office de dispositifs de concentration qui attirent le poisson en période de frai. Les fermes perlières découragent en outre la pêche aux explosifs et au cyanure qui détruirait les nacres cultivées sous l’eau. On pourra peut-être envisager de la faire interdire avec la coopération du gouvernement local qui tire des revenus des loyers acquittés par les exploitants des fermes perlières.

lundi 22 octobre 2001

Les Îles Cook vont former des greffeurs locaux

Source : Radio Australia – 17 septembre 2001

Selon un article paru dans les Cook Islands News, les Îles Cook ont récemment annoncé leur intention de faire appel à des experts chinois de la perle pour former des travailleurs locaux et mettre fin à des années d’honoraires exorbitants versés aux greffeurs étrangers.

À l’heure actuelle, les greffeurs étrangers réclameraient selon cet article jusqu’à 50 pour cent de l’ensemble des huîtres greffées, d’où la difficulté qu’éprouvent les exploitants locaux à développer leurs fermes et à rembourser leurs prêts. Cette action de formation a été lancée par le Development Investment Board (DIB); il s’agira dans un premier temps d’identifier des experts — par l’intermédiaire de l’Ambassade de Chine à Wellington (Nouvelle-Zélande) et de la South Pacific Trade Commission d’Auckland (Nouvelle-Zélande) — qui pourraient se rendre à Manihiki et à Penrhyn, les deux atolls où sont produites les huîtres perlières.