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Le Greffeur de Perles

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lundi 26 mars 2001

Une flambée infectieuse coûte des millions aux exploitations perlicoles de Manihiki

Source : Radio Australia – 27 février 2001

La maladie qui a provoqué en 2000 la mort des jeunes huîtres dans les fermes perlicoles de Manihiki, l’un des atolls périphériques des Îles Cook, entraînera pour le secteur un manque à gagner de quelque 34 millions de dollars USD au cours des cinq prochaines années.

Ben Ponia, spécialiste de l’aquaculture au Secrétariat général de la Communauté du Pacifique à Nouméa, a signalé que le secteur mettra cinq ans avant de regagner son niveau de production normal. L’année dernière, il a proposé d’installer un système de quadrillage dans le lagon de Manihiki pour assurer la bonne régulation et le suivi des fermes perlières.

Ce système permettrait aux éleveurs de cultiver jusqu’à quatre millions de perles, ce qui dépasse largement le niveau actuel de production.

samedi 10 mars 2001

Perles de culture d’eau douce chinoises : où en est-on ?

Shigeru Akamatsu, Li Tajima Zansheng, Thomas M. Moses et Kenneth Scarratt

Source : Gems and Gemology 37(2) : 96–113

Les perles de culture d'eau douce chinoises occupent une position grandissante dans les grands salons de la joaillerie et des pierres précieuses et sur le marché de la perle en général. Il est pourtant difficile d'obtenir des données concrètes sur des aspects tels le volume de production, la qualité des perles et les méthodes de culture utilisées. En effet, la perliculture chinoise est un secteur d'activité particulièrement vaste dans lequel opèrent des milliers de fermes perlières utilisant des techniques de production très diverses. Cet article rend compte des visites que deux des auteurs (Shigeru Akamatsu et Li Tajima Zansheng) ont récemment effectuées dans des fermes perlicoles de la province de Hanzhou afin de réunir des informations sur les nouvelles techniques d'implantation de nucléi constitués de fragments de manteau et, dans une bien moindre mesure, de nucléi faits à partir d'une perle (le plus souvent en nacre mais parfois en cire). Grâce à l'amélioration des techniques de greffage, et en utilisant des Hyriopsis cumingi plus jeunes, les perliculteurs chinois ont réussi à produire des perles d'eau douce plus grosses et plus rondes aux couleurs variées et attrayantes et au lustre rehaussé. On peut distinguer les perles de culture d'eau douce issues d'une greffe de manteau de celles greffées avec une perle en les radiographiant.

L'intérêt que suscitent les perles de culture d'eau douce chinoises sur le marché mondial s'est considérablement renforcé. Leurs caractéristiques exceptionnelles (en matière de taille, de forme et de couleur) expliquent en grande partie leur succès. Leur taille varie de 2 mm à 10 mm et la diversité de leurs formes (rondes, ovales, poires, boutons, baroques) est particulièrement intéressante. Leurs couleurs riches et variées, comme l'orange et le pourpre, présentent parfois un lustre métallique. Si certaines nacres sont greffées au moyen d'une petite particule sphérique, la grande majorité des perles de culture d'eau douce produites en Chine sont issues de greffes de fragments de manteau (Bosshart et al., 1993; China producing nucleated rounds, 1995; Matlins, 1999; China starts..., 2000; Scarratt et al., 2000). Elles se distinguent à cet égard des perles de culture d'eau douce produites dans d'autres régions, qui contiennent pour la plupart un nucléus constitué d'une perle. En dépit de la popularité grandissante des perles de culture d'eau douce chinoise, on ne sait pas grand-chose de leur histoire, des zones et des volumes de production, des techniques de greffage utilisées et des caractéristiques des perles. En réponse à la demande croissante d'informations, deux des auteurs de cet article se sont rendus dans six fermes perlicoles chinoises et chez un fabricant de nucléi du district de Zhejiang et ont examiné des centaines de perles de culture d'eau douce entre le 25 et le 29 juillet 2000. Depuis, les informations citées dans cet article ont été confirmées et mises à jour à la lumière des données que le deuxième auteur a pu recueillir dans le cadre de ses déplacements mensuels dans les zones perlicoles chinoises, où il se rend pour inspecter l'usine de traitement de perles qu'il possède dans la ville de Zhuji et pour acheter des perles de culture d'eau douce aux fins d'exportation. Le premier auteur s'est lui aussi rendu à plusieurs reprises ces deux dernières années dans les régions perlicoles chinoises. Cet article a pour objet de faire le point sur les activités de perliculture d'eau douce en Chine, tant en ce qui concerne les techniques utilisées que les caractéristiques des perles, et de mettre à jour les informations citées dans Scarratt et al. (2000).

Conclusion

Selon les estimations, la production annuelle de perles de culture d'eau douce chinoises est de l'ordre de 1000 tonnes, dont 650 tonnes environ sont utilisables en joaillerie. Cela étant, compte tenu de la phase d'expansion que traverse actuellement le secteur, on peut s'attendre à une hausse considérable de la production au cours des deux ou trois ans à venir. Si la production de perles de qualité supérieure augmente à mesure des méthodes de culture s'améliorent, la plupart des perles d'eau douce chinoises sont encore de qualité moyenne, voire médiocre.

Les améliorations observées ces dernières années dans la taille, la forme, la surface, le lustre et la couleur des perles de culture d'eau douce sont la conséquence directe de multiples avancées techniques. On a notamment abandonné la moule Cristaria plicata au profit de H. cumingi, greffé des individus plus jeunes (âgés d'un an), amélioré les techniques d'implantation des nucléi constitués d'un fragment de manteau (désormais, on forme une petite boule avec un fragment de manteau moins épais et on insère un plus petit nombre de morceaux dans la moule hôte), rallongé quelque peu la période de culture des huîtres avant de procéder à la récolte. De plus, on modifie fréquemment l'endroit où sont cultivées les perles.

Les techniques d'implantation des nucléi constitués d'une petite particule sphérique se sont elles aussi améliorées, mais l'expérience montre que les perles issues de ce procédé ne constituent toujours qu'un très faible pourcentage de la production chinoise totale. Cela semble dû aux difficultés techniques et aux coûts élevés liés à cette méthode, laquelle suppose, par exemple, deux fois plus de travail puisqu'il faut implanter à la fois une perle et un fragment de manteau dans la gonade, alors que l'insertion d'un nucléus constitué d'un simple fragment de manteau se fait en un seul geste. En tout état de cause, grâce aux techniques de radiographie modernes, on peut aisément distinguer les perles de culture qui contiennent un nucléus constitué d'une perle de celles contenant un nucleus formé d'un fragment de manteau et faire la différence entre ces dernières et les perles naturelles.

Les informations présentées ici sont tirées de l'étude de plusieurs exploitations perlicoles et de l'examen de centaines de perles de culture d'eau douce. Toutefois, la Chine compte des milliers de fermes perlières et produit chaque année des tonnes de perles de culture. Il est donc impossible de dresser un panorama complet de l'industrie chinoise de la perliculture d'eau douce. Les auteurs estiment néanmoins que les informations qui figurent dans cet article décrivent avec justesse les perles d'eau douce chinoises qui circulent actuellement sur le marché et que les nouvelles techniques de greffage et de culture déboucheront très certainement sur des produits de meilleure qualité.

Les auteurs

• M. Akamatsu, ancien directeur du Pearl Research Laboratory, est actuellement directeur général du département de promotion des ventes de la K. Mikimoto & Co. Ltd., à Tokyo (Japon).

• M. Li a créé une entreprise de production de perles de culture d'eau douce en Chine en 1985, et occupe actuellement le poste de président de la société Stream Co., dont les bureaux sont situés à Tokyo et à Hong Kong. En 1998, il a monté une usine de traitement des perles à Zhuji (Chine).

• M. Scarratt est directeur du laboratoire du AGTA Gemological Testing Center, à New York.

• M. Moses est vice-président des services d'identification du laboratoire de gemmologie de New York de l'Institut américain de gemmologie (GIA).